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lundi 23 mai 2016

Le contact avec la nature rend les enfants plus intelligents (paru dans le "Figaro")



Le contact avec la nature rend les enfants plus intelligents

Par Ophélie Ostermann | Le 17 juin 2015

La nature a des effets sur le cerveau de nos enfants. Des chercheurs espagnols ont en effet constaté que les écoliers entourés d'espaces verts mémorisaient mieux et se concentraient plus en classe que les autres.
Plantes, arbres, fleurs... la nature nous fait du bien. Et ce dès le plus jeune âge si l'on en croit des chercheurs espagnols qui ont établi un lien entre la présence d'espaces verts à proximité des écoles et la capacité des enfants à mémoriser et à être attentifs.
Pendant un an, des enfants ont ainsi été suivis par des scientifiques du Centre pour la recherche en épidémiologie environnementale de Barcelone (Espagne). Ces derniers ont observé l'exposition quotidienne des élèves aux espaces verts, que ce soit près de leur domicile ou de leur établissement scolaire. Les chercheurs se sont alors aperçus qu'une exposition accrue à la nature augmentait de 5 % la capacité de mémorisation des élèves et diminuait de 1 % leur inattention en classe. Des progrès ont aussi été observés chez 9 % des écoliers qui présentaient des difficultés à mémoriser. Les chercheurs espagnols expliquent ces progrès en partie par la diminution de l'exposition à la pollution de l'air, notamment au carbone élémentaire lié au trafic urbain. 
Les effets psychologiques de la nature sur l'enfant
Payam Davdand, coauteur de l'étude, explique aussi les résultats de ces recherches par les effets psychologiques de la nature sur l'enfant : « L'environnement naturel (...) fournit aux enfants des opportunités uniques d'apprentissage que ce soit en matière d'engagement, de prise de risques, de découverte, de créativité, de maîtrise des situations, d'estime de soi. Il inspire une variété d'états émotifs - comme l'émerveillement - et améliore les aptitudes psychologiques censées avoir une influence positive sur les différents aspects du développement cognitif », peut on lire sur le site The Atlantic.
Un constat confirmé par Claire Leconte, professeur de psychologie de l'éducation, qui rappelle que le pédagogue français Célestin Freinet conseillait déjà, il y a plus de soixante ans, de rapprocher l'enfant le plus possible de la nature. « Plus que la nature, c'est l'environnement naturel qui a une influence et permet de développer ce que l'on appelle "les habiletés sociales", autrement dit ce qui permet à l'enfant d'entrer en contact avec les autres. On sait que cela a des répercussions sur le développement cognitif. » Ainsi, l'enfant prendra davantage confiance en lui, saura partager, s'exprimer en public. Pour Anne Mathieu, professeure des écoles et institutrice de CP, la confiance en soi est un facteur essentiel dans le système d'apprentissage de l'écolier : « Un élève qui a confiance en lui apprendra mieux, tout simplement parce qu'il n'hésitera pas à faire des erreurs, ce qui est constructif. »
La nature permet aussi de développer les capacités sensorielles de l'enfant : « Il voit des couleurs et sent des odeurs. Pendant l'apprentissage, le vert représentera quelque chose dans son cerveau. Cela facilitera la mémorisation et la définition du concept. » L'enfant saisit que les feuilles des arbres sont vertes, la couleur sera classée dans sa mémoire. En plus d'éveiller et de développer les sens de l'enfant, la nature lui permettra d'apprendre la notion du temps en assistant au passage des saisons par exemple. Les espaces verts et l'environnement de l'enfant en général « donnent du sens à tout ce qui est abstrait », conclut Claire Leconte.
De quoi nous motiver à continuer de mettre nos enfants au vert. En 2014, selon les chiffres de l'Organisation des Nations unies (ONU), 54 % de la population mondiale était citadine, soit près de 4 milliards de personnes. 
(1) L'étude a été réalisée entre 2012 et 2013, sur plus de 2500 écoliers âgés entre 7 et 10 ans, dans 36 écoles. Les conclusions ont été publiées dans la revue scientifique américaine Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America (PNAS).

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